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Cahiers antispécistes n°09 - janvier 1994

Morts pour la France

En France, en 1992, ont été abattus, selon le Ministère de l'Agriculture :

Gros bovins 4 545 000
Veaux 2 305 300
Porcins 21 431 100
Ovins-Caprins 7 639 700
Équidés 44 100
Sous-total 35 965 200
Volailles (Gallus) 776 262 900
Pigeons 2 827 500
Cailles 49 557 200
Lapins 43 278 600
Chevreaux 791 800
Canards 39 016 100
Dindes 92 368 300
Pintades 35 745 600
Oies 365 600
Faisans 92 100
Sous-total 1 040 305 700
Total 1 076 270 900

Ces chiffres d'abattage ne comptabilisent pas les poissons. Ils ne tiennent sans doute pas compte non plus des animaux morts de maladie ou de stress pendant l'élevage et le transport, donc avant l'abattage, et des poussins mâles des races pondeuses, qu'on tue à la naissance. Charles Notin, qui nous a communiqué ces données, pense que les oies destinées au foie gras sont peut-être omises aussi. Enfin, en raison des importations et exportations, ces chiffres ne sont pas exactement ceux de la consommation française. Ils donnent sans doute cependant un ordre d'idée.

Les victimes les plus nombreuses sont les volailles. Souvent les arguments diététiques mis en avant pour prôner le végétarisme n'ont d'autre effet que de pousser les gens vers les viandes moins riches en graisses saturées comme la chair des oiseaux et des poissons. Ainsi les arguments contre la viande qui ne remettent pas en cause le spécisme peuvent-ils tendre directement à augmenter la somme de souffrance. C'est le résultat qui compte, disent parfois ceux qui pensent pouvoir plus facilement convaincre les gens d'abandonner la viande en faisant appel à leur « égoïsme » ; en l'occurrence, non seulement à notre avis les arguments de cette sorte ne sont-ils pas les plus efficaces pour convaincre, mais en plus, la conviction qui en résulte peut aller à l'encontre du but pratique recherché. Il en est de même des arguments basés uniquement sur les sentiments. Brigitte Bardot appelant les gens à cesser de manger la viande... de cheval, c'est peut-être quelques chevaux de sauvés, mais combien de poulets de plus de tués ?

Il ressort du tableau qu'un humain moyen en France consomme une vingtaine d'animaux par an, sans compter les poissons. Un végétarien de plus, c'est, en moyenne, autant d'animaux de moins d'élevés et abattus.

Il serait intéressant d'avoir aussi le nombre d'animaux, non plus abattus par an, mais vivant à un instant donné. Par exemple, s'il y a 700 millions de poulets « de chair » abattus chaque année, et qu'ils sont tués à l'âge de sept semaines (P. Singer, La Libération animale, p. 165), soit environ 1/7 année, cela implique qu'il y a en moyenne 100 millions vivant à un instant donné ; c'est-à-dire, encore, à chaque instant, près de deux poulets au service de chaque humain.

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