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Cahiers antispécistes n°25 - octobre 2005

Le conte menteur

Ce récit est emprunté au site « Au pays d’Utopie » où l’on peut lire d’autres contes et poèmes de Corinne Bordonove : http://avea.net/utopie/index.htm.

La Rédaction

J'ai quelque chose à raconter. J'ai vu deux poulets rôtis qui volaient : ils allaient vite et ils avaient les yeux tournés vers le ciel et le ventre vers l'enfer ; j'ai vu voguer sur le Rhin un espadon dans un filet, qui flottait lentement, doucement, tout à loisir ; et j'ai vu une grenouille, sur la glace, qui s'arrachait les cuisses pour fêter la Pentecôte.

Et puis il y avait quatre gaillards qui partaient préserver la nature, et qui sont revenus avec des lièvres SDF et des chevreuils en surnombre. Des quatre gaillards, l'un était sourd, un autre aveugle, le troisième muet et le quatrième avait un pied bot. Voulez-vous savoir ce qui se passa ?

L'aveugle fut le premier à voir le lièvre ; le muet appela le sourd à la rescousse, et ce fut le pied bot qui le prit au collet. C'est à ce moment que le chevreuil lui marcha sur le pied ! Alerté par ses cris, le sourd fit signe à l'aveugle, qui envoya le muet au village, de qui nous tenons toute l'histoire.

Enfin, d'autres, préoccupés par le sort des baleines, hissèrent les voiles pour naviguer jusqu'à elles, mais voilà qu'ils dérivèrent en plein champ, où ils firent naufrage et se noyèrent dans le lisier d'un élevage de cochons.

Affolé par une écrevisse qui le poursuivait, l'éleveur se cassa une jambe, au beau milieu des vaches qui ruminaient sans lever le petit doigt. Les mouches furent les seules à se déplacer, mais elles étaient si grosses qu'il prit peur et s'enfuit à cloche-pied.

Ouvrez vite la fenêtre, que les mensonges puissent s'envoler et partir !

Le conte qui a servi de base à cette réécriture est le « Conte menteur des Dithmarses » des frères Grimm.

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