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Cahiers antispécistes n°18 - février 2000

Énigme

Robert Martin est en cohabitation avec des souris, retrouvez au cours de ce numéro quelques épisodes d’une aventure dont vous pourriez être l’héroïne ou le héros.

extrait d'un e-mail daté du 14 octobre 1999

Savez-vous si des amis des animaux ont étudié les problèmes de cohabitation humains/autres-espèces-définies-comme- « nuisibles », et proposé des solutions non violentes pour écarter les « intrus » ? Y aurait-il un livre, une brochure donnant des conseils pour les faire fuir sans leur nuire, ou limiter la population (en jouant sur la fécondité, je ne sais pas) d'espèces aussi variées que les blattes et les souris ? Pour tout vous dire, des représentants de ces deux espèces squattent notre cuisine et nous nous refusons à employer la force de frappe. Pour les souris notamment, existe-t-il une autre solution, plus judicieuse, que l'arrestation et la déportation en campagne ?

En réponse à notre demande de publier son courrier, Robert Martin nous donne la suite de ses démêlés dans un e-mail daté du 19 janvier 2000.

"Oui vous pouvez publier, cela pourra peut-être faire avancer la réflexion sur une espèce qui est négligée et méprisée.

Mais d'après ce qu'on m'a dit, mes demandes ont circulé sur des mailing lists, et je n'ai eu aucun tuyau sur le placement de souris, alors que cela semble exister en Australie. Si j'avais bien compris un des rares messages que j'ai reçus, et qui était en anglais, il y a là-bas des associations de défense qui auraient pu les prendre en charge. Pour la France, on tourne en rond. Et nous ne voyons pas le bout de notre enfer.

Nous avions capturé sans casse 18 souris et le 22 décembre nous sommes tombés malades, et devant nous déplacer (en train et non plus en voiture, à cause de la grippe féroce), nous avons confié le vivarium à des copains plutôt amis des animaux. Manque de bol, les souris ont fait un trou dans le couvercle et se sont répandus dans leur appartement.

Résultat : début janvier, quand nous avons été rétablis, nous avons dû reprendre le safari chez nous, où deux ou trois portées sont venues grossir le troupeau, et chez les amis qui, tellement dépassés par la situation et craignant une invasion, envisagent à regret le poison. J'ai obtenu un moratoire et j'essaie de les reprendre, courant après ma journée de travail d'un appartement à l'autre, d'un arrondissement à l'autre. On en a repris quatre chez eux (deux sont mortes dans une nasse posée par des voisins), et chez nous 18 à nouveau. On a renforcé les couvercles des vivariums. Les dernières souris sont dures à prendre, méfiantes et aguerries. Je ne me fais pas trop de souci pour celles qui restent à prendre chez nous (deux ou trois maximum), mais celles de l'appartement de mes amis seront condamnées si on ne les capture pas très vite. Et je n'arrive à rien chez eux. Le piège inoffensif semble éventé pour la plupart d'entre elles. D'autres techniques ne donnent pas mieux. Tous ces efforts, toutes ces semaines de souci, ces nuits presque sans sommeil pour rien ou presque.

Fin 99 : très très fatigant ! Début 2000 : noir, vraiment noir. Quelle lutte solitaire

"Je ne sais plus si je l'ai demandé dans mes précédents appels au secours, mais voilà : quelqu'un saurait-il s'il existe un moyen contraceptif administrable aux petits rongeurs ? Car nos petits captifs, en attendant que nous leur trouvions une solution, grandissent et je crains qu'ils ne se reproduisent (mâles et femelles adultes ne sont pas dans les mêmes enclos, mais les bébés oui, et le temps passe. Les séparer n'est d'ailleurs pas choses facile, vu leur rapidité). En plus, cela éviterait de séparer des individus qui s'entendent bien jusqu'ici : un quinzaine de sveltes petites souris bondissantes et fraternelles.

Nous les observons en attendant mieux et sommes confirmés dans l'idée que ces êtres sont très sociaux et souvent disposés à l'entraide. Craintifs mais diablement curieux. Peu doués pour le ménage mais aimant néanmoins la propreté (autant le dire clairement : la souris apprécie d'avoir des gens de maison efficaces...)

Nous n'avons toujours aucune solution. Personne ne nous a encore indiqué l'association miraculeuse qui hébergerait dans un "souril" nos hôtes embarrassants, moyennant paiement d'une pension éventuellement...

Le lâcher dans la nature en cette saison me semble d'une brutalité trop grande. Enfin, c'est toujours la m...

Pensez à nous si vous entendez parler d'un produit qui empêcherait leur multiplication."

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