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Cahiers antispécistes n°25 - octobre 2005

Lectures sur internet et en extranet

...contre le spécisme et/ou pour les droits des animaux

Ci-dessous une sélection de sites et d’articles qui ont retenu notre attention et dont nous vous recommandons la lecture. Les courts extraits cités ci-après n’en résument pas la teneur ; ils ne sont là que pour donner une indication sur le genre d’écrits dont il s’agit.

La Rédaction

Le blog « Abolition » d'Antoine Comiti :

http://abolitionblog.blogspot.com

Un projet en construction autour d'une idée simple et forte, de celles qui parfois impulsent de grandes choses. Extrait :

« Le temps n'est-il pas venu de demander l'abolition de la viande ?

Pourquoi ne pas faire de cette demande — énorme en apparence, et pourtant si simple — un objectif fédérateur du mouvement animaliste mondial ?

Certes, il faut continuer de décrire, de faire sentir, et de dénoncer, les souffrances et les privations endurées par les animaux. Il faut continuer de demander l'interdiction des pratiques jugées comme les plus choquantes : cages minuscules, mutilations, gavage, corrida, ... Il faut continuer de promouvoir la réalité et l'importance de leur sensibilité, comme de la nôtre. Continuer de remettre en cause le spécisme. De promouvoir le végétarisme et le végétalisme.

Mais cela ne suffit pas.

Il est devenu maintenant incohérent de ne pas exprimer clairement la demande politique d'abolition de la viande.

Nous n'osons même pas formuler cette demande tant elle nous parait chimérique. Surtout, nous redoutons de passer pour des fanatiques qui veulent imposer leurs idées aux autres.

Nous avons tort. Tort de prendre le moindre mangeur de viande pour un défenseur des abattoirs. Tort de supposer — sans savoir — que la société ne serait pas encore prête à entendre cette demande, et encore moins à en débattre.

Au 18e siècle, l'esclavage des humains était légal, et une pièce maîtresse de l'économie coloniale. Il paraissait alors chimérique d'imaginer abolir cette pratique universelle et millénaire. Inspirons-nous des activistes d'alors qui se sont organisés pour la rendre illégale.

Oeuvrons à notre tour, cha-cun à notre manière, à une vaste campagne mondiale pour l'abolition de la viande. »

Une liste de discussion a été créée pour donner vie à ce projet, ouverte à tous ceux qui souhaitent promouvoir pacifiquement la revendication politique de l'abolition de la viande. Pour s'y inscrire, aller sur : http://fr.groups.yahoo.com/group/ab...

La brochure « Spécisme » d'Antoine Comiti

http://antoine.comiti.free.fr/specisme

Un document remarquable par la clarté des idées, l'étendue des thèmes abordés et la richesse de la documentation (statistiques, photos, vidéos, extraits d'articles). Intéressant et accessible tant pour les débutants que pour les initiés en matière de réflexion sur la question animale. À diffuser largement. Extrait de la conclusion :

« J'ajoute, à la manière de Helmut Kaplan que lorsque nos petits enfants nous demanderont : “Mais à votre époque, vous saviez que tout cela existait n'est-ce pas ?“, et que nous répondrons “oui“ d'un hochement de tête embarrassé, faudra-t-il que l'on attende la question suivante, un peu comme une sentence : “Mais alors pourquoi vous n'avez rien fait ?“.

À ceux d'entre vous qui découvrez l'ampleur de l'exploitation animale, je fais une simple requête. S'il n'y avait qu'une chose à retenir de ce que j'ai dit, je souhaiterais que ce soit sous forme de deux questions. Je voudrais que chaque fois que vous voyez un animal utilisé par des hommes, vous vous demandiez :

- premièrement, si ce qu'on fait est dans l'intérêt de l'animal ;

- deuxièmement, s'il semble que ce ne soit pas dans son intérêt, s'il y a une véritable justification à faire cela.

/…/

Si, comme il est venu pour moi, vient pour vous le moment où vous n'arriverez plus à cultiver l'indifférence face à l'esclavage de ces milliards d'animaux, où vous n'arriverez plus à justifier le massacre quotidien de ces millions d'individus pour la satisfaction de nos intérêts les plus dérisoires, alors peut-être penserez-vous comme moi que cette exploitation est indigne du niveau de civilisation que nous prétendons avoir atteint, et doit être abolie. »

« Éthique et alimentation », par Antoine Comiti et David Olivier

http://stopgavage.com/conf_iep_plan.php

Il s'agit de la transcription d'une conférence-débat qui a eu lieu le 5 mars 2005 à l'IEP (Institut d'études politiques) de Lyon. Elle a pour arrière-plan la campagne pour l'abolition du foie gras (http://stopgavage.com). Cette conférence est importante parce qu'elle établit le lien entre une revendication particulière (l'abolition du gavage) et la problématique générale de la contestation du spécisme et de la souffrance infligée par les humains aux autres animaux. Elle est par ailleurs particulièrement en phase avec le contenu des numéros 25 et 26 des Cahiers puisqu'elle développe les quatre thèmes suivants : 1) Le spécisme ; 2) La sensibilité : 3) L'utilisation des animaux dans l'alimentation ; 4) Peut-on interdire un aliment au nom des intérêts des animaux ?

Extrait :

« Par rapport au foie gras lui-même, lorsque nous disons que nous sommes pour l'interdiction du gavage, une des réponses qui nous est fréquemment donnée est : “Si le gavage ne vous plaît pas à vous, si votre éthique est contraire au gavage, vous êtes libres de ne pas en manger, mais chacun est libre de manger ce qu'il veut“. Et si nous disons : “Non, chacun ne doit pas être libre de manger ce qu'il veut, il y a des limites à la souffrance que l'on peut infliger pour le plaisir de manger les organes d'un être sensible“, la réponse est : “Vous voulez imposer aux autres un code de moralité“. Et on parle immédiatement de questions de tabous religieux, de fanatisme, c'est-à-dire qu'on considère que nous sommes en train de nous mêler de ce qui ne nous regarde pas, qu'il y a une liberté spécifique pour chacun de manger ce qu'il veut. Il y a des raisons historiques qui font que toute règle alimentaire, toute interdiction alimentaire est connotée immédiatement comme étant liée à la religion, comme étant liée à la moralité privée. Ceci s'explique par le fait que la religion aujourd'hui, dans un État laïc, est une question qui fait partie du domaine privé. On considère donc que les interdits alimentaires, associés au domaine religieux, relèvent eux aussi du domaine privé, et donc que la loi ne doit pas imposer d'interdit alimentaire.

Pourtant, en contraste par rapport à cela, il y a l'existence de textes de loi, comme celui – cité dans la vidéo – qui stipule : “Aucun animal n'est alimenté ou abreuvé de telle sorte qu'il en résulte des souffrances“. Le foie gras est une façon d'alimenter les animaux qui engendre des souffrances. En France, il y a donc déjà des textes de loi qui, s'ils étaient appliqués, énoncent qu'on ne peut pas manger ce qu'on veut, qu'on ne devrait pas pouvoir manger de foie gras en France. »

Le blog « Potirons » de David Olivier

http://david.olivier.name/blog/

Blog au titre frauduleux : on n'y apprend strictement rien sur la culture ou la cuisine des courges, puisqu'il est en fait consacré au problème matière-esprit. Il contient des réflexions personnelles et des notes de lecture sur une des questions les plus centrales et les plus difficiles qui soient : la sensibilité (la conscience). Extrait :

« À une époque, j'avais le sentiment qu'il y avait quelque chose de scandaleux à l'impossibilité qu'il y a de fonder toute notre connaissance de manière rationnelle. C'est que non seulement l'existence du monde est indémontrable, mais aussi l'existence même de nos perceptions. /…/

Mais cela, et d'autres difficultés encore, ne m'empêchait pas, en quelque sorte par défaut, d'accorder à la démonstration rationnelle un prestige particulier seul capable de pleinement nous autoriser à croire une chose. La croyance non démontrée, à l'inverse, était forcément l'indice d'une faiblesse de l'esprit, résultait d'une persuasion - forme basse d'argumentation - ou de l'éblouissement de notre esprit par nos sens ou son dévoiement par nos propres désirs.

Tel me semble être mon état d'esprit à l'époque ; et je crois bien que je n'étais pas seul à cet égard. Je crois au contraire traduire par là une attitude très répandue envers la raison, voire, une attitude commune à pratiquement tous les penseurs qui se réclament du rationalisme à un titre ou un autre.

/…/

Nous n'avons donc aucune raison de croire le témoignage de nos sens ; et si même nous le croyons, nous n'avons aucune raison d'en conclure quoi que ce soit sur le monde futur, même sur ce qui se passera dans une seconde. Si vraiment nous tenons à n'accorder de vraie valeur qu'à ce qui est rigoureusement, “mathématiquement“ démontré, nous sommes mal !

/…/

Tous les jours, je traverse la rue. En regardant s'il y a une voiture qui arrive ou non, je fais confiance à mes sens - une confiance que rien, rationnellement, ne justifie. Pourtant, je joue ma vie sur cette confiance, et je le fais sans hésitation. Si par contre on me proposait de parier ma vie sur la justesse d'un résultat mathématique résultant de cinq cents pages de démonstration, j'y penserais plus qu'à deux fois ! »

Bibliothèque virtuelle des droits des animaux

http://site.voila.fr/bibliodroitsan...

Cette bibliothèque rassemble des textes sur les animaux d'auteurs classiques et modernes.

En passant par la page d'accueil du site dont elle est une composante http://site.voila.fr/dudroitanimal/..., on accède en cliquant sur « théorie » à une autre série de textes. À signaler en particulier la traduction de plusieurs chapitres de The Case for Animal Rights de Tom Regan, et l'appel à bonnes volontés pour poursuivre la traduction de ce livre fondateur dont il n'existe toujours pas de version française.

Le site de PeTA France

PETA est la plus grande organisation mondiale défendant les droits des animaux définis comme suit : « Les animaux ne nous appartiennent pas. Nous n'avons pas le droit d'en disposer, que ce soit pour notre alimentation, notre habillement, nos loisirs ou nos expériences scientifiques ».
Fin août 2005, la version française du site de PETA été mise en ligne :
http://www.petafrance.com/

Le site « Poulets » de la PMAF

Ce site (http://poulets.fr) a été créé pour appuyer la revendication de l'interdiction dans l'Union européenne de l'élevage intensif de poulets de chair, revendication que chacun peut soutenir en signant le manifeste proposé sur le site. On y trouve un descriptif des conditions de vie et de mort de ces oiseaux. Extrait :

« Les 4 milliards de poulets élevés annuellement pour leur chair dans l'Union européenne vivent presque tous dans des conditions pitoyables./…/ 830 millions de poulets de chair sont élevés chaque année en France. Environ 80 % sont élevés intensivement, dans des hangars où peuvent être entassés de 10 000 à 100 000 animaux. On compte 15 à 24 poulets par m2. Les poulets sont abattus à environ 40 jours, c'est-à-dire deux fois plus jeunes qu'il y a 30 ans. Les animaux n'ont jamais accès à un parcours extérieur. La litière devient vite exécrable, saturée d'excréments et dégage une forte odeur d'ammoniac. /…/ Dans les élevages intensifs, on utilise des souches de poulets à croissance rapide. Leurs muscles se développent rapidement, mais le coeur, les poumons et les os ne suivent pas leur évolution. De ce fait, des millions de poulets souffrent de douloureuses déformations des pattes ou de paralysies. Beaucoup de poulets souffrent également d'insuffisance cardiaque, d'ampoules sur la poitrine, de dermites... »

« L'utopie végétarienne » par André Méry

Paru dans le hors-série du Nouvel Observateur de juillet-août 2005, cet article signé André Méry (président de l'Alliance végétarienne) a permis de présenter à un large public l'éthique végétarienne. Extrait :

« Le ciment liant la majorité des végétariens actifs /…/ c'est le respect de l'individualité sensible /…/ L'utopie végétarienne n'a donc que faire des frites, mais elle a tout à faire avec les individus, leur sensibilité, leur inclination à éviter la souffrance et la satisfaction de leurs besoins pour mener une vie convenable. /…/ [L'utopie végétarienne] est un monde concret sans élevages ni abattoirs, sans chasseurs ni pêcheurs, sans corridas ni autres tortures de ce genre bien sûr, et même sans abattages rituels ni expérimentation animale. /…/. L'utopie se nourrit de l'idée que l'histoire à un sens et que ce sens pointe vers l'accroissement de la compassion et de la fraternité universelles. »

« Pour en finir avec l'idée de nature, renouer avec l'éthique et la politique »

par Yves Bonnardel [1]

Yves Bonnardel a souvent développé par le passé la critique de l'utilisation normative de l'idée de nature dans les colonnes des Cahiers, montrant comment elle sert à entériner des discriminations injustes telles que le racisme, le sexisme ou le spécisme. Il a signé un article sur ces mêmes thèmes dans le numéro de mars-juin des Temps Modernes. On ne peut que se réjouir que cette revue politique et culturelle prestigieuse ait jugé la publication de telles idées conforme à sa mission de réflexion engagée. Extrait :

« De fait, s'il y a des différences radicales à établir dans le réel, elles ne résident pas dans les oppositions entre naturel et humain, naturel et artificiel, inné et acquis, etc. D'un point de vue scientifique, philosophique tout autant qu'éthique, ce n'est pas cette distinction entre supposés “êtres de liberté“ et “êtres de nature“ qui semble désormais pertinente, mais bien plutôt celle entre une matière sensible et une matière inanimée, entre ces choses réelles qui éprouvent des sensations, qui dès lors ressentent des désirs et de ce fait agissent en fonction de fins qui leur sont propres, et ces autres choses qui n'éprouvent rien, n'ont pas d'intérêts, qui ne donnent aucune valeur aux événements et aucun but à leur existence. Entre les êtres sensibles et les choses insensibles, entre les animaux, pour faire vite, et les cailloux ou les plantes. »

[1] Les Temps Modernes, numéro 630-631, mars-juin 2005, pages 105 à 107.

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