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Cahiers antispécistes n°34 - janvier 2012

Le pire a lieu en mer

Les méthodes de la pêche commerciale

Traduit de l’anglais par Emmanuelle Barraud

Ce texte est extrait des chapitres 5 à 15 et du chapitre 17 du rapport Worse things happen at sea : welfare of wild caught fish, publié en 2010 sur le site fishcount.org.uk. Ce rapport dresse le constat de la souffrance occasionnée par la pêche commerciale, et propose des pistes pour la limiter partiellement. Les passages traduits ci-dessous concernent uniquement la description des méthodes de pêche en vigueur. Dans le texte original, de nombreuses photos illustrent cette description. Nous remercions l’auteure d’avoir permis la traduction et la publication de ce texte dans les Cahiers antispécistes.

La Rédaction

L'idée que les animaux tués pour être mangés devraient être abattus dans des conditions qui limitent leur souffrance est largement acceptée. Cela signifie qu'ils doivent être tués selon des méthodes provoquant une perte de conscience immédiate qui perdure jusqu'à ce que mort s'ensuive (ou bien, lorsque la perte de conscience n'est pas instantanée, qu'elle doit être provoquée sans souffrance, par exemple avec des anesthésiants approuvés pour une utilisation dans les aliments).

Il y a un intérêt croissant pour le bien-être des poissons issus de la pisciculture, tant pendant l'élevage que le transport et l'abattage, et ces dernières années ont vu l'émergence de quelques progrès dans ces domaines. Le présent rapport défend la nécessité de s'occuper aussi du bien-être des poissons sauvages pêchés dans un cadre commercial lors de la capture et de l'abattage.

Les poissons sauvages sont capturés et tués d'une manière totalement incompatible avec les concepts de traitement et d'abattage destinés à limiter le mal-être, et l'intensité autant que la durée de leur souffrance sont probablement importantes. La capture de poissons sauvages peut durer de quelques heures à plusieurs jours. La plupart d'entre eux sont susceptibles de mourir écrasés dans des filets, par suffocation au contact de l'air ou bien disséqués vifs. Ils peuvent être rapidement réfrigérés alors même qu'ils suffoquent encore, un procédé qui peut à la fois accroître et prolonger leur souffrance.

Le nombre de poissons sauvages capturés est aussi très élevé comparé à d'autres espèces tuées à des fins alimentaires. La présente auteure a estimé que le nombre de poissons sauvages capturés chaque année était de l'ordre de 1000 milliards. […].

En 1980, le rapport Medway de la Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals (Société Royale pour la Prévention de la Cruauté envers les Animaux – RSPCA) au Royaume-Uni a abouti à la conclusion que les poissons étaient capables de ressentir la souffrance et la peur. Depuis lors, la science du bien-être animal est devenue un domaine de recherche à part entière, et les preuves de la sensibilité des poissons sont toujours plus nombreuses. […] La souffrance des poissons dans la pêche commerciale est donc une question majeure de bien-être animal. [1]

[Ce rapport] présente certaines des principales méthodes de capture de poissons ainsi que leur impact sur le bien-être des poissons capturés. […] Les problèmes environnementaux causés par chaque méthode de pêche, tels que les captures accidentelles, sont également abordés de façon succincte, du fait qu'ils constituent aussi presque toujours un problème de bien-être.

1. La pêche au chalut

Les poissons capturés au chalut sont poursuivis jusqu'à ce qu'ils soient à bout de forces par un filet tracté dans l'eau, ainsi que le décrit Gregory [2] (1998). Le chalut présente une forme d'entonnoir, avec une ouverture béante et une extrémité étroite fermée, appelée cul de chalut, où s'amassent les poissons capturés. Des ailes s'étendent depuis l'ouverture du filet, augmentant ainsi la surface de balayage, et guident les poissons vers ladite ouverture. Une fois épuisés, les poissons sont dépassés et happés par le filet, finissant dans le cul de chalut. La durée de remorquage peut durer plusieurs heures, au bout desquelles le filet est hissé sur le pont.

Le temps nécessaire pour épuiser et dépasser un poisson dépendra de son endurance, laquelle varie d'une espèce à l'autre. Par exemple, lorsque la vitesse de remorquage est de 3 noeuds, un églefin capitulera en moins de deux minutes et demie tandis qu'un lieu jaune tentera d'échapper au filet pendant environ quinze minutes (Gregory, 1998).

Le chalutage peut être pratiqué à différentes profondeurs :
- Le chalutage « de fond » ou « démersal » consiste à remorquer le filet le long du plancher marin. Des chaînes peuvent être attachées aux chaluts de fond afin de perturber les poissons dans leur sillage et les forcer ainsi à quitter le fond pour remonter vers le filet approchant (FishOnline, 2008). De grandes roues très lourdes, ou « sauteurs de roches », peuvent être attachées au chalut pour permettre à celui-ci de se déplacer sur terrain rocheux.
- Le chalutage dit « de moyenne profondeur » ou « pélagique » consiste à tracter le filet dans la colonne d'eau entre le fond de la mer et la surface.

Il existe différentes méthodes de chalutage.
- Dans le chalut en boeuf, la répartition horizontale du filet est assurée par deux bateaux, chacun d'eux remorquant un côté.
- Dans le chalut à panneaux, des panneaux, ou bien des portes, sont attachés aux ailes du filet. Ces ailes sont maintenues ouvertes par la force extérieure qui s'exerce sur les panneaux lorsque ceux-ci sont tractés dans l'eau. L'opposition entre les flotteurs et les poids permet de garder ouverte la gueule du sac.
- Dans le chalut à perche (chalut de fond), la gueule du filet est maintenue ouverte au moyen d'une perche fixée à chaque extrémité à des guides ou des patins qui glissent sur le fond marin.

Impact sur les poissons pêchés

Il est probable que les poissons ressentent la peur et la douleur lorsqu'ils sont poursuivis jusqu'à l'épuisement et dépassés par le filet, avant de tomber dans la partie en forme conique, bien plus étroite encore, de celui-ci, où ils se retrouvent confinés et commencent à paniquer. Ce processus est décrit par Gregory (1998). En agitant la queue pour tenter de s'échapper, ils subissent des lésions aux écailles dues à la collision avec le filet et les autres poissons. Et ils finissent par passer à l'extrémité du filet, le cul de chalut, plus étroit encore. Avec l'augmentation du nombre de poissons dans le cul de chalut, les poissons souffrent de compression par écrasement. Ceci pourrait empêcher certains d'entre eux d'agiter leurs branchies afin de respirer, les conduisant ainsi à la suffocation. Cela pourrait aussi bloquer l'afflux sanguin, entraînant la mort par défaillance circulatoire.

Beaucoup seront toujours vivants lors du déchargement et seront soumis ensuite à une souffrance extrême et continue, par exemple en les laissant suffoquer au contact de l'air ou en les éviscérant à vif (cf. section 11). Le tractage du chalut peut durer de nombreuses heures et des études ont montré que les périodes prolongées de remorquage augmentaient la proportion de poissons déjà morts lors du déchargement (par exemple Hattula et al., 1995 ; Neilson et al., 1989). Il est possible que les poissons aient souffert de peur, d'épuisement, de blessures et de compression pendant un temps considérable jusqu'au moment de leur déchargement.

Gregory (1998) décrit les blessures liées à la décompression causées aux espèces à vessie natatoire fermée, lorsqu'elles sont déchargées depuis une certaine profondeur. Le changement soudain de pression, lié à la remontée vers la surface de ces poissons, peut entraîner un gonflement excessif de la vessie natatoire :

Dans des cas extrêmes, l'accumulation de la pression à l'intérieur de l'abdomen provoque un prolapsus, des parties du boyau ressortent par la bouche et l'anus, les yeux peuvent être éjectés de leurs orbites et il peut y avoir déformation des écailles et de la chair.

De tels effets de décompression sont courants chez les poissons remontés depuis des profondeurs de 20 à 30 mètres ou plus (Gregory, 1998 et 2005).

Impact sur l'environnement

Les chaluts ramassent dans leur sillage tout ce qui n'est pas suffisamment petit pour passer à travers les mailles du filet, ce qui génère des captures accidentelles […]. Les chaluts à crevettes notamment peuvent présenter de fort taux de captures accidentelles car requérant une petite taille de mailles. Le chalutage dans son ensemble et la pêche des crevettes au chalut sous les tropiques représentent respectivement 55% et 27% des rejets mondiaux de captures accidentelles (c'est-à-dire jetées par-dessus bord) (Kelleher, 2005). Il est possible pour les chalutiers de réduire les prises accidentelles en s'équipant d'appareils permettant d'exclure les tortues, et par d'autres modifications du matériel.

Les chaluts de fond sont considérés comme particulièrement destructeurs par les écologistes. Le fait de tirer des filets le long du plancher marin peut endommager ou détruire la structure de celui-ci, ainsi que les coraux, les éponges, les vers tubulaires, les récifs rocheux, etc. qui constituent un habitat pour les poissons. Ces dégâts peuvent être limités en évitant les habitats de type rocheux ou corallien et en cessant d'utiliser les sauteurs de roches. (Monterey Bay Aquarium, 2008). Ceux-ci sont de grandes et lourdes roues attachées au chalut et permettant le déplacement de celui-ci sur terrain rocheux […]

2. La senne tournante

Avec la senne tournante, un banc de poissons est progressivement cerné par un long mur de filets plongé dans l'eau et tracté de façon à former un cercle. Une fois la boucle refermée, le filet est ramené sur lui-même tel une poche coulissante, retenant les poissons. Les poissons sont ensuite hissés à bord à l'intérieur du filet, acheminés par pompage jusqu'au pont, ou bien transférés dans des salabardes [3] plus petites puis remontés à bord.

Une senne tournante de grande taille peut mesurer jusqu'à 1 kilomètre de long et 200 mètres de profondeur (ECBC, 2008). Dans ce type de pêche, les poissons sont englobés par un filet à une vitesse relativement lente de façon à ne pas les alarmer. Le navire de remorquage accélère ensuite jusqu'à une vitesse de 2 ou 3 nœuds de manière à dépasser le poisson lorsque le cercle se referme (Gregory, 1998).

La durée de l'opération de pêche dans son ensemble est probablement plus courte en général que dans la pêche au chalut, et la durée des phases les plus stressantes pour les poissons (c'est-à-dire lors du resserrement du filet et du transfert à bord), est plus courte encore. Dans une étude sur la pêche à la sardine par senne tournante dans le nord du Portugal (Marçalo et al., 2006), l'opération de pêche prenait entre 90 et 160 minutes, et généralement environ deux heures. La phase durant laquelle on hisse la plus grande partie du filet de manière à resserrer celle contenant les poissons prenait généralement une heure environ. Le temps nécessaire pour transférer les poissons à bord après la remontée du filet variait en fonction de la taille de la prise mais prenait en moyenne 36 minutes. Selon Lockwood et al. (1983), pour les sennes tournantes à maquereau, il faut 40 à 50 minutes entre le début de la pose du filet et le resserrement de celui-ci. La qualité des espèces de poissons blancs pêchées par senne tournante a tendance à être meilleure qu'avec la pêche au chalut en raison du temps plus court passé dans le filet (Anon, 2008). En matière de bien-être, ceci constitue un avantage potentiel de la pêche à senne tournante par rapport à la pêche au chalut.

Impact sur les poissons pêchés

Il est probable que les poissons ressentent de la peur lorsqu'ils tentent de fuir devant le filet qui s'avance vers eux et qu'ils se retrouvent finalement encerclés. C'est parfois de manière délibérée que les poissons sont effrayés par des bateaux suiveurs à grande vitesse, des pétards-cerises ou des lampes clignotantes afin de les rassembler et les empêcher de quitter le filet lorsque celui-ci se referme (Sainsbury, 1996a).

Une fois le cercle refermé, la plus grande partie du filet est hissée de manière à former un sac avec la partie restante, retenant les poissons prêts à être déchargés. A mesure que le processus de remontée se poursuit, les poissons pris au piège sont confinés dans une poche d'eau toujours plus petite et se retrouvent toujours plus nombreux. Ceci est probablement très stressant et les poissons risquent blessures et pertes d'écailles, ainsi que nous le verrons plus loin.

Il arrive parfois qu'une partie de la prise soit relâchée délibérément au cours de cette étape, lors d'un processus appelé « ripage » - si, par exemple, le skipper décide que la quantité de poissons dans le filet excède le quota légal. Dans les années 1970, on a recensé un grand nombre de maquereaux morts, à l'exclusion d'autres espèces, lors de captures par pêche au chalut au Royaume-Uni, faisant soupçonner un lien de cause à effet entre la mort de ces poissons et le ripage depuis des sennes tournantes. C'est cette question qui a motivé les recherches sur le stress et la mort infligés aux poissons lors d'opérations de pêche à la senne tournante (Lockwood et al., 1983). Ces recherches démontrent l'impact de ces méthodes en termes de souffrance des poissons attrapés et de morts inutiles.

Lockwood et al. (1983) ont étudié les effets de l'entassement des maquereaux dans les sennes tournantes. Cette étude décrit l'effet sur ces poissons du hissage du filet pour réduire la partie les contenant. Les maquereaux continuent de nager en banc à l'intérieur du filet jusqu'à ce que le manque d'espace ne le leur permette plus et qu'ils se mettent à se déplacer de manière individuelle. C'est le moment où ils sont le plus vulnérables aux blessures.

L'équipe de Lockwood a estimé qu'à ce stade d'une opération de pêche au maquereau par senne tournante, le nombre de poissons par mètre cube d'eau s'élève probablement à 1000 ou plus, soit 1 litre d'eau seulement par poisson. Ils ont maintenu des maquereaux dans des filets de contention expérimentaux avec des densités de stockage et des durées comparables à celles d'une senne tournante avant remise à l'eau. On a observé des taux de mortalité élevés, allant jusqu'à 90% dans les 48 heures qui ont suivi la remise à l'eau. Les chercheurs ont conclu que la mort des poissons était probablement imputable à des lésions de la peau et des écailles survenues lors de collisions avec les autres poissons et les murs de filets.

Une autre étude (Misund et Beltestad, 2000) décrit la réaction de panique de maquereaux confinés dans une senne tournante rétrécie : « la plupart de ces poissons nageaient frénétiquement à toute vitesse et bondissaient fréquemment hors de l'eau ainsi que le long du filet à tel point que la prise entière semblait en "ébullition" ».

Dans une étude sur le ripage du filet dans la pêche à la sardine par senne tournante au large du nord du Portugal (Stratoudakis et Marçalo, 2002), les auteurs ont observé « de vastes concentrations d'écailles dans l'eau et de nombreux poissons manifestant des signes de stress (nage désorientée, halètement, etc.) ».

Plus tard, une étude de Marçalo et al. (2006) a aussi trouvé que la senne tournante provoquait un stress significatif chez cette espèce. Les niveaux de stress ont été mesurés en prélevant des poissons durant la phase de rétrécissement du filet et lors du transfert à bord. Les niveaux de stress enregistrés à la fin de l'opération de pêche étaient similaires aux valeurs maximales relevées ailleurs après une douleur aiguë. Les chercheurs ont trouvé que le stress (mesuré par le cortisol et d'autres variables physiologiques de stress) a continué d'augmenter avec le temps passé dans le filet.

Selon le procédé par lequel les poissons sont transférés sur le pont, ils peuvent subir des blessures supplémentaires. Lors du déchargement par salabarde, les poissons sont extirpés de la senne par un filet plus petit, dont l'ouverture et la fermeture du fond sont réglées au moyen d'une corde de sennage, puis déchargés sur le navire. On peut supposer que de nombreux poissons transférés de cette manière souffriront d'une abrasion des écailles due au contact avec la salabarde ainsi que de la compression sous le poids de leurs compagnons de banc et du stress lié à la sortie de l'eau.

Des pompes à poissons sont utilisées pour transférer les poissons destinés à être transformés en farines, parfois décrits comme « espèces poubelles » par l'industrie. On fait alors passer un tube par-dessus un côté du bateau jusqu'au fond de la senne et sur toute sa longueur (Sainsbury, 1996b). Les lésions provoquées chez les poissons lors du pompage ont un impact moindre sur leur valeur lorsque ceux-ci sont destinés à finir en farine ou en huile de poisson. Une opération durant laquelle des aloses sont chargées par pompage à bord d'un senneur à senne tournante est décrite dans la photothèque de l'Administration Nationale Océanique et Atmosphérique des États-Unis. Lorsque l'encombrement dans les filets se prolonge, un nombre croissant de poissons blessés ou agonisants remonte vers la surface. Le pompage des poissons se trouve facilité lorsque ceux-ci sont plus nombreux à remonter à la surface (NOAA, 2008a).

Des pompes sont aussi parfois utilisées pour pomper des poissons destinés à la consommation humaine. Ces pompes sont censées n'abîmer qu'un petit pourcentage des poissons (World Fishing, 1977 cité dans Gabriel et al., 2005) mais la quantité de stress générée pour les poissons lors de ce processus n'est pas clairement établie. Selon Gregory (1998), les pompes aspirantes et les pompes à turbine brisent plus de nageoires que le déchargement par salabarde, mais les salabardes et les pompes à turbine causent plus d'abrasion de la peau que les pompes aspirantes.

Parfois le filet est hissé à bord. S'il s'agit d'une grosse prise, c'est l'extrémité entière de la poupe du bateau qui peut basculer et les poissons sont alors tirés sur le pont. Ce processus, appelé hissage sur la rampe, peut être très stressant pour les poissons, qui se retrouvent souvent écrasés (Gallaugher, 2007). Une étude canadienne a trouvé que les saumons coho relâchés des sennes tournantes étaient gravement affaiblis lors du déchargement, mais que les « désordres physiologiques » étaient plus importants chez les poissons transférés à bord par hissage sur la rampe plutôt que par salabarde (Farrell et al., 2000). Les chercheurs dans cette étude ont abouti à la conclusion que le hissage sur la rampe était plus stressant pour les poissons que le déchargement à la salabarde. Une étude antérieure avait révélé des taux de mortalité plus élevés, toutes espèces de saumons pêchés à la senne confondues, par hissage sur la rampe plutôt que par déchargement à la salabarde (J. O. Thomas & Associates Ltd., 1997 cité par Farrell et al., 2000).

Comme dans d'autres types de pêche, les poissons pêchés à la senne tournante peuvent être attaqués par des prédateurs pendant la capture (voir par exemple Mitchell et al., 2002).

Impact sur l'environnement

Les pêcheurs à la senne tournante localisent les bancs de thons en surveillant l'eau blanche qui leur est associée, ou bien les dauphins à la surface, du fait que les thons, pour des raisons inconnues, voyagent avec les dauphins. Les pêcheurs peuvent aussi installer des objets flottants (des rondins ou des radeaux, parfois appelés dispositifs de concentration de poissons (DCP) pour attirer les poissons vers le grand large). Là encore pour des raisons inconnues, certaines espèces tendent à se concentrer sous les objets flottants et les DCP exploitent ce comportement. Diverses méthodes permettant de localiser les bancs de poissons sont connues sous le nom de « pêche sur bancs », « pêche avec dauphins » et « pêche sur rondins ».

Dans les années 1980, le nombre élevé de dauphins tués par les thoniers-senneurs visant les bancs de dauphins dans le Pacifique Est a soulevé un tollé général. Historiquement, les dauphins étaient hissés à bord avec les thons et rejetés morts ou vifs dans l'eau. Au total, ce ne sont pas moins de 7 millions de dauphins qui pourraient avoir péri de cette manière depuis la fin des années 1950 (WWF, 2003).

Suite à un plan de certification du thon destiné à protéger les dauphins mis en place par le groupe écologiste « Earth Island Institute » (EII), les pêcheurs ont eu tendance à utiliser des DCP. Toutefois, les DCP attirent une large gamme d'espèces et poser des filets sous DCP aboutit à la capture simultanée de nombreux autres animaux. Typiquement, la pêche sous DCP cause jusqu'à 10% de captures accidentelles, dont des coryphènes, des istiophoridés, des thazards-bâtards, des balistes, des carangues arc-en-ciel, des barracudas, des requins, des raies et des tortues de mer ainsi que des thons juvéniles (EJF, 2005).

D'autres groupes écologistes tels que Greenpeace et WWF ont cessé de soutenir ce plan en faveur des dauphins et se déclarent favorables à des méthodes de pêche plus propres, gérées par des programmes d'observation qui repèrent les dauphins mais leur permettent de s'échapper avant le hissage à bord du filet (Clover, 2005). Greenpeace UK mène actuellement une campagne pour convaincre John West, le plus grand vendeur de thon en boîte du Royaume-Uni, de cesser la vente de thon capturé au moyen de DCP à cause du nombre élevé de captures accidentelles que cela implique (Greenpeace UK, 2008).

La pratique appelée « ripage » et consistant à remettre à l'eau les poissons pris dans des sennes tournantes complètement resserrées […] est probablement à l'origine d'un grand nombre de morts inutiles et non comptabilisées. […]

3. Filets maillants, filets emmêlants et tramails

Un filet maillant est un mur de filets, positionné verticalement dans l'eau et invisible aux poissons. Lorsque les poissons passent à travers un filet maillant, il se peut qu'ils soient trop gros pour passer complètement à travers les mailles et ils se retrouvent alors coincés par les branchies lorsqu'ils tentent de revenir en arrière.

Les poissons peuvent rester bloqués ainsi durant de nombreuses heures voire même des jours selon la « durée d'immersion » c'est-à-dire le temps écoulé entre la pose et la récupération du filet. Le filet est enfin remonté sur des rouleaux guides. Les poissons piégés sont ensuite retirés à la main ou en secouant le filet.

Les filets maillants peuvent être posés à la surface, sur le fond marin, ou à toute autre profondeur intermédiaire. Les filets maillants se déclinent sous de nombreuses variantes :
- Les filets emmêlants sont similaires aux filets maillants, mais sont plus relâchés, plus courts et présentent moins de flottaison. Cela donne un filet moins tendu qui emmêle les poissons plus qu'il ne les piège par les branchies.
- Les tramails sont un mur de filets comprenant une couche intérieure de maillage très fin et une ou deux couches de maillage plus large. Le filet intérieur est plus lâche que les filets extérieurs, ce qui permet aux poissons de s'y emmêler.
- Un filet dérivant est un filet maillant qu'on laisse dériver au fil des courants dominants. Une interdiction à l'échelle européenne de tous les filets dérivants est en vigueur depuis janvier 2002 en raison du nombre élevé de mammifères et autres animaux capturés accidentellement.

Impact sur les poissons pêchés

Les poissons d'une certaine taille qui pénètrent dans un filet maillant ne peuvent y passer que la tête et se retrouvent piégés dès qu'ils tentent de revenir en arrière. Lorsque le poisson lutte pour se libérer, il risque de se retrouver plus emmêlé encore, ce qui engendre probablement chez lui peur et panique. La pression du filet sur les branchies peut aussi empêcher le poisson de respirer correctement. Le fait de se débattre peut provoquer des lésions au niveau de la peau et des écailles. Le poisson ainsi piégé peut aussi être attaqué par des prédateurs qui le laisseront blessé. Les poissons peuvent rester ainsi de nombreuses heures, voire même des jours et un certain nombre d'entre eux peuvent mourir avant d'être déchargés.

Une étude a trouvé de hauts niveaux de stress (évalués par les taux de cortisol dans le plasma) chez des daurades capturées au tramail dans des conditions expérimentales (Chopin et al., 1996). Les poissons sont restés dans un filet tramail pour une durée allant de 10 minutes à 18 heures. Les chercheurs ont trouvé que les branchies des poissons étaient souvent maintenues fermées par le filet, les empêchant ainsi de respirer. 28% des poissons sont morts dans le filet, leur nombre augmentant avec le temps passé dans le filet. Les chercheurs ont trouvé que la constriction des branchies était un facteur essentiel expliquant ce taux de mortalité élevé. Les poissons étaient dans l'impossibilité d'alléger la pression du filet sur leur corps, que ce soit en luttant ou en cessant de lutter. Le fait de se débattre conduisait parfois les poissons à passer une nouvelle fois à travers le maillage, les emmêlant encore davantage. Cesser de se débattre ne permettait pas non plus aux poissons de réduire la tension du filet sur leur corps à cause de l'élasticité du matériau composant le filet (monofilament en nylon). Les niveaux de stress ont continué à augmenter avec la durée de séjour dans le filet, même au-delà de 12 heures. 16% de poissons supplémentaires sont morts dans les heures ou les jours qui ont suivi leur libération, tous ayant subi des blessures ouvertes.

Cette étude montre que la souffrance des poissons pris dans les tramails augmente avec la durée de la capture. Les niveaux de stress, mis en évidence par les taux de cortisol, augmentaient généralement avec le temps passé dans le filet. Ces résultats vont dans le sens de ce que l'on pourrait raisonnablement attendre, et des résultats similaires ont été trouvés avec des sardines capturées dans des sennes tournantes. Les taux de blessure et de mortalité, là encore, augmentaient avec le temps passé dans le filet. Des coupures profondes ont été observées chez des poissons capturés au filet tramail, à l'exception toutefois de la première heure, et aucun des poissons n'est décédé dans les 3 heures qui ont suivi leur capture.

Une étude canadienne s'est penchée sur le stress physiologique chez des saumons coho capturés par la pêche commerciale dans des sennes tournantes, des chaluts et des filets maillants. Elle a révélé que tous les poissons étaient gravement épuisés lors du déchargement, quelle que soit la méthode de pêche. Toutefois, les « désordres physiologiques » se sont avérés moindres pour les filets maillants, avec des temps d'immersion de 30 minutes contre 60 minutes pour les autres (Farrell et al., 2000).

Une autre étude canadienne […] a comparé la survie de saumons quinnat d'eau douce rejetés dans la rivière Columbia depuis des filets maillants et des filets emmêlants. Les filets emmêlants ont des mailles plus petites et attrapent les poissons par le museau plutôt que par les branchies, permettant ainsi aux poissons de continuer à respirer et limitant les blessures. Presque tous les saumons quinnat adultes pris dans des filets maillants de 8 pouces présentaient des marques nettes sur le corps, devant la nageoire dorsale ou bien autour des branchies. Celles-ci avaient tendance à être profondes et des écailles ont été perdues. Presque tous les poissons pris dans des filets emmêlants ou bien les filets maillants plus petits (5 pouces et demi) présentaient des marques nettes autour du museau qui seraient moins graves, en raison de l'absence d'écailles sur le museau (Vander Haegen et al., 2004).

Bien que les filets emmêlants aient eu pour conséquence des taux de blessure et de mortalité plus bas en comparaison avec les filets maillants, on a trouvé des nageoires abîmées et des blessures infligées par des phoques chez des poissons pris dans les deux types de filet. Il existe des preuves que les poissons avaient été attaqués par des phoques lorsqu'ils étaient piégés dans ces filets. Pas moins de 12% de ces poissons avaient subi une attaque de phoques, présentant des lésions qui allaient de cicatrices à des plaies ouvertes, dans les tests de 2002. Durant ces tests, des phoques ont été vus dans la zone de pêche dans la moitié des séquences de pêche observées et un tiers des filets posés avaient des poissons présentant des blessures de phoques.

Lors du hissage du filet maillant, le filet contenant les poissons piégés passe sur des rouleaux guides. Certains de ces poissons sont toujours en vie et ceci peut provoquer des lésions supplémentaires à la peau et aux écailles. Les poissons attachés de façon lâche peuvent être gaffés (c'est-à-dire avoir le corps transpercé manuellement par un hameçon) pour les ramener à bord (Gregory, 1998). Le fait d'être empalé sur un hameçon causera des souffrances supplémentaires. De même que le fait de tirer le poisson hors du filet. Les poissons peuvent aussi être libérés des filets maillants en les secouant.

Impact sur l'environnement

Il arrive parfois que des tortues de mer, des oiseaux et des mammifères s'emmêlent et se noient dans des filets maillants. Il est possible de limiter les captures accidentelles de cétacés et d'oiseaux en recourant à des appareils acoustiques (des « échosondeurs ») pour leur permettre de repérer les filets de manière acoustique. Il arrive toutefois que des phoques s'attaquent à des poissons pris dans des filets maillants et ces échosondeurs, tels une « cloche » annonçant le dîner, tendent à attirer les phoques au lieu de les éloigner.

Des dommages environnementaux peuvent être occasionnés lorsque des filets maillants ancrés au plancher marin sont remontés et se prennent dans des structures telles que des coraux ou des fonds rocheux (Monterey Bay Aquarium, 2008). […]

4. Pêche à la canne et pêche à la ligne à main

Dans la pêche à la ligne à main et la pêche à la canne, le poisson est attrapé individuellement avec un hameçon et une ligne. Les pêcheurs à la ligne à main n'utilisent pas de canne, mais tiennent une ligne dans la main. Sur certains bateaux, les lignes sont remontées de façon mécanique. Ce type de pêche effectué depuis un bateau qui se déplace est appelé pêche à la traîne (cf. section 5).

Impact sur les poissons pêchés

Comme avec n'importe quelle autre méthode de pêche à la ligne, les poissons sont attrapés lorsqu'ils mordent des hameçons garnis d'appâts qui viennent ensuite se planter dans la bouche du poisson ou toute autre partie du corps. Le fait de se retrouver accrochés à un hameçon est stressant pour les poissons et provoque une réaction d'alarme qui les conduit à lutter pour se libérer. […] Ceci peut conduire à un état d'épuisement sévère. Comme avec la pêche à la traîne, le hameçonnage des poissons provoque des lésions parfois graves et susceptibles de générer des souffrances supplémentaires.

Webster (1994 et 2005) décrit des expériences menées par Verheijen et al., à l'université d'Utrecht, afin de découvrir si les carpes ressentaient la souffrance et la peur lorsqu'elles étaient prises à un hameçon et capturées. Les expériences impliquaient soit :
(1) la prise à l'hameçon seule,
(2) la prise à l'hameçon en « travaillant » le poisson (ce qui consiste à appliquer une tension sur la ligne),
(3) une stimulation électrique à la bouche de poissons nageant librement,
(4) le déclenchement de réactions d'alarme par libération des phéromones émanant de peau ayant subi des lésions.

Les poissons ont répondu de façon plutôt similaire à tous ces stimuli, indiquant que les poissons pris à l'hameçon ressentaient peur et douleur. Lorsque l'hameçon était laissé dans la bouche, mais sans tension sur la ligne, les réactions d'alarme diminuaient. C'est lorsque la ligne était tirée et que le poisson sentait qu'il était capturé que les réactions d'alarme étaient à leur maximum.

Dès qu'un poisson est pris à l'hameçon, il lutte pour s'échapper et son stress va croissant. L'étude sur les daurades capturées dans des tramails expérimentaux, abordée dans la section 3, s'est également penchée sur la réponse au stress chez les daurades capturées à la ligne dans des conditions expérimentales. Cette étude a révélé que les niveaux de stress mesurés étaient élevés une heure après la capture, et plus encore après trois heures. Contrairement aux daurades capturées au filet tramail, après trois heures ces poissons ont paru s'adapter dans une certaine mesure à leur situation délicate en cessant de lutter. En faisant ainsi, ils étaient en mesure de retrouver leur position de nage normale. Les niveaux de stress restaient élevés, mais plus bas qu'après 1 ou 3 heures de capture. L'allongement du temps de capture multiplie la quantité de souffrance provoquée, et ce même quand son intensité demeure constante. Dans la pêche à la palangre, dont il sera question dans la section 7, les poissons restent accrochés à des hameçons durant de longues périodes.

Avec la pêche à la ligne à main et la pêche à la canne, les poissons sont généralement déchargés peu de temps après la capture. Maintenir aussi court que possible le temps écoulé entre le moment où le poisson se prend dans l'hameçon et celui où il est récupéré par une surveillance continue du matériel réduira clairement les souffrances. Mais même lorsque ce temps est court, les poissons souffrent durant la capture. Selon Broom (1999) :

La bouche de nombreux poissons est richement innervée de récepteurs sensoriels, les poissons ont un système nerveux et surrénal très similaire à celui des oiseaux et des mammifères (Matthews &Wickelgren, 1978 ; Pickering, 1981, 1989a,b) et les poissons apprennent à éviter les endroits où ils ont eu des expériences désagréables, dont ceux où ils ont subi des lésions tissulaires dues à des hameçons (Ingle, 1968, Verheijen & Buwalda, 1988). Il est clair que les poissons sont mal lorsqu'ils sont pris à l'hameçon et quand on les sort de l'eau, même pour une courte période.

Le temps passé à les remonter est probablement plus stressant pour les poissons que lorsqu'il n'y a aucune tension sur la ligne reliée à l'hameçon. Les pêcheurs sportifs prolongent souvent cette durée en « travaillant » le poisson pour le regarder se débattre, et il est probable que ceci provoque peur, douleur et épuisement supplémentaires.

Des poissons vivants sont parfois utilisés comme appâts dans toutes sortes de formes de pêche à la ligne. Ceci alourdit considérablement le coût en mal-être de cette méthode.

La pêche à la ligne à main et la pêche à la canne disposent du potentiel pour limiter relativement la souffrance des poissons, sous réserve que l'on utilise des appâts artificiels (ou des déchets de poissons) plutôt que des poissons-appâts capturés spécialement à cet effet. La durée de capture est relativement courte et les poissons peuvent être tués de manière à limiter leur souffrance avec une matraque à poisson lors du déchargement.

Impact sur l'environnement

Des groupes écologistes considèrent que la pêche à la canne, ou la pêche à la ligne à la main présentent des taux de captures accidentelles bas par rapport à d'autres méthodes de pêche majeures, par exemple WWF Canada (WWF-Canada, 2008). Bien que les prises accidentelles soient relativement faibles et que les poissons puissent être relâchés rapidement avec cette méthode de pêche, un certain nombre parmi ceux qui sont attrapés et relâchés mourront suite à cette expérience. […]

5. La pêche à la traîne

Dans la pêche à la traîne, des lignes montées d'hameçons garnis d'appâts ou de leurres sont remorquées dans l'eau par un navire se déplaçant lentement. Les poissons sont remontés après s'être pris à l'hameçon.

Impact sur les poissons pêchés

L'hameçonnage est stressant pour le poisson et provoque une réaction d'alarme ainsi que nous l'avons vu dans la section 4. Ceci peut mener à un épuisement sévère. L'hameçonnage peut aussi causer des blessures parfois graves et susceptibles de provoquer des souffrances supplémentaires. Les poissons sont parfois gaffés (c'est-à-dire empalés sur un crochet) pour être remontés à bord (Gregory, 1998).

Comme on l'a vu dans la section 3 sur les filets maillants, une étude canadienne sur le stress physiologique des saumons coho capturés dans le cadre de la pêche commerciale a révélé que les poissons capturés par pêche à la traîne souffraient d'épuisement sévère lors du déchargement (Farrell et al, 2000). L'hameçonnage peut aussi causer des blessures fatales aux poissons. Dans une étude […], on a trouvé que de chez de nombreux poissons capturés par pêche à la traîne, l'hameçon venait se planter ailleurs que dans la bouche, et que ceci accroissait le risque de blessure fatale, tout particulièrement en cas de lésions aux branchies. 4% des poissons étaient accrochés par les branchies et 23% par l'œil (Gregory, 1998, basé sur Wertheimer et al., 1989). […]

Parce que le temps de capture est court, la pêche à la traîne dispose du potentiel pour limiter relativement la souffrance des poissons si on évite de recourir aux poissons-appâts (les appâts vivants en particulier) et si les poissons sont mis à mort avec une matraque à poissons ou par spiking [4] dès leur déchargement.

Impact sur l'environnement

Comme pour la pêche à la ligne, des groupes écologiques estiment que la pêche à la traîne présente des niveaux de captures accidentelles relativement bas par rapport à d'autres méthodes de pêche, par exemple WWF Canada (WWF-Canada, 2008). Bien que les poissons capturés accidentellement puissent être relâchés rapidement, certains d'entre eux mourront consécutivement à cette expérience. […]

6. La pêche à la canne longue

Par pêche à la canne longue (pole & line fishing), on entend généralement un type particulier de pêche à la ligne dans lequel des poissons, tels que des thons, sont attirés à la surface au moyen de poissons-appâts. Les pêcheurs localisent un banc de poissons et créent ensuite une frénésie alimentaire en jetant de petits poissons appâts (tels que des anchois ou des sardines), généralement vivants, depuis le navire. Lors de cette frénésie alimentaire, les poissons mordent à des hameçons sans ardillon attachés aux lignes des pêcheurs. Lorsqu'un poisson se prend à l'hameçon, le pêcheur remonte la canne, faisant voler le poisson jusque sur le pont derrière lui et le décrochant du leurre.

Impact sur les poissons pêchés

L'hameçonnage est stressant pour les poissons, provoque une réaction d'alarme et peut provoquer épuisement et lésions fatales, comme on l'a vu dans les sections 4 et 5. Avec cette méthode de pêche, le poisson est déchargé rapidement en étant jeté sur le pont. Le poisson ressent probablement peur et douleur lorsqu'on le sort de l'eau et qu'on le jette sur le pont, mais l'opération de capture et déchargement dans son ensemble est de courte durée.

L'opération consistant à jeter des poissons-appâts par-dessus bord s'appelle « appâter », et implique généralement des poissons-appâts vivants. Il s'agira de temps à autre d'appâts hachés, préparés dans un hachoir manuel à partir de sardines congelées ou autres poissons similaires, et utilisés à la place d'appâts vivants pour appâter (Sainsbury, 1996c). Normalement, on emploie des hameçons non garnis ou turluttes (des leurres artificiels) sur les lignes, mais les hameçons peuvent être pourvus d'appâts vivants (Sainsbury, 1996d) pour inciter les poissons à mordre. L'utilisation de poissons-appâts vivants, de cette manière-là, ou pour appâter, affecte lourdement le coût en mal-être de cette méthode de pêche.

Du point de vue du poisson visé (contrairement au poisson servant d'appât), ceci peut être vu comme l'une des méthodes de pêche occasionnant le moins de souffrance, grâce à la courte durée du temps de capture.

Impact sur l'environnement

Les groupes écologistes considèrent les taux de captures accidentelles de la pêche à la canne longue peu élevés par rapport à d'autres méthodes de pêche majeures. L'organisation pour la protection de la faune et la flore WildAid cite la pêche au thon du Pacifique Ouest qui limite les prises accidentelles à moins de 1% des prises totales (WildAid, 2001). […]

7. La pêche à la palangre

La pêche à la palangre est une méthode de pêche commerciale utilisant des centaines, voire des milliers d'hameçons accrochés à une seule et même ligne. Avec cette méthode de pêche, on utilise couramment des poissons vivants comme appâts. Une machine semi-automatique empale les poissons vivants sur des hameçons lorsque la ligne est déployée (Gregory, 1998). Les poissons capturés à la palangre sont déchargés des heures, voire des jours plus tard, lorsque le matériel est remonté.

Une palangre peut mesurer entre 50 et 100 km de longueur (FishOnline, 2008a). Des lignes plus courtes transportant des hameçons garnis d'appâts sont attachées par intervalles. Ces lignes peuvent être positionnées à la verticale dans la colonne d'eau, ou bien à l'horizontale parallèlement au fond.

Une étude sur la pêche à la palangre dans l'Atlantique Nord-Ouest a rapporté que dans ce lieu de pêche le matériel n'était pas immergé au sens traditionnel et que le temps d'immersion correspondait seulement au temps nécessaire à la remontée du matériel après installation. De fait, le temps d'immersion est toujours « bref », allant de 1 à 4 heures (Pappalardo et al., 2006, recension parue dans New England Fishery Management Council, 2008). Il semblerait donc que des temps d'immersion plus courts d'environ une heure soient possibles dans ce type de pêche.

Impact sur les poissons pêchés

L'hameçonnage est stressant pour les poissons, provoque une réaction d'alarme et peut provoquer épuisement et lésions fatales […]. Contrairement à d'autres méthodes de pêche à la ligne abordées dans le présent rapport, le temps de capture pour la pêche à la palangre est très long, et peut durer de nombreuses heures voire même des jours. L'utilisation de poissons comme appâts vivants alourdit considérablement le coût en mal-être de cette méthode.

Comme avec les filets maillants, les poissons capturés à la palangre deviennent effectivement des appâts vivants eux-mêmes et peuvent donc être attaqués par des prédateurs. Des flétans accrochés à des hameçons et attachés à des palangres pour de longues périodes de temps peuvent être attaqués et tués par de petits crustacés parasites communément connus sous le nom de puces des sables (Trumble et al., 2000). Certains poissons, par exemple la plupart des listaos (Ward et et al., 2004), seront morts lors du déchargement.

Le destin de nombreux requins, dont ceux capturés accidentellement dans la pêche à la palangre, est d'avoir les ailerons tranchés. Leurs ailerons sont amputés et ils sont rejetés à la mer, alors même qu'ils sont souvent encore en vie (Wildaid, 2001). […]

Impact sur l'environnement

Les palangres tuent des oiseaux marins, des tortues de mer et des requins, ainsi que d'autres poissons non visés, attirés par les appâts. Des oiseaux de mer tels que des albatros se prennent dans les hameçons lorsque les lignes sont proches de la surface de l'eau. Ces oiseaux sont ensuite entraînés sous l'eau et noyés. Les captures accidentelles d'oiseaux peuvent être réduites par des mesures telles que des appareils destinés à effrayer les oiseaux ou l'augmentation du poids des lignes pour les faire descendre plus rapidement. Les pêcheurs américains peuvent éviter les routes migratoires des tortues de mer en faisant descendre les palangres plus profondément (Monterey Bay Aquarium, 2008).

La pêche à la palangre attrape accidentellement plus de requins que n'importe quelle autre méthode de pêche dans les eaux internationales. En 1990 on a estimé à 34 000 le nombre annuel de requins bleus capturés et rejetés à la mer par les palangriers japonais dans la mer de Tasmanie après section des ailerons. Cette pratique consistant à amputer les requins de leurs ailerons […] gaspille 95 à 99% de l'animal. Bien qu'ayant fait l'objet d'une interdiction dans un certain nombre de pêches, il s'agit là d'une pratique courante (Wildaid, 2001).

8. Le piégeage

Le piégeage est une méthode de pêche dans laquelle les poissons peuvent être capturés vivants et arriver indemnes lorsqu'ils pénètrent dans les cages où se trouvent les appâts.

Impact sur les poissons pêchés

Bien que les poissons capturés par piégeage puissent être attrapés sans les blesser, le confinement pourrait s'avérer une source de stress pour eux. Les poissons piégés sont probablement effrayés à l'approche de prédateurs potentiels vers le piège, et sont parfois attaqués par des prédateurs s'aventurant à l'intérieur de celui-ci.

Une étude néo-zélandaise a étudié le stress provoqué par le piégeage chez des morues bleues de Nouvelle-Zélande (Parapercis colias), et les moyens de réduire celui-ci pour améliorer la qualité de la chair (Cole et al., 2003). Lorsque des plongeurs ont approché les pièges, les poissons étaient souvent « pris de panique et se jetaient contre le filet de manière répétée ».

Dans cette étude, les appâts utilisés étaient des pilchards [5] et des boyaux de paua (mollusques marins comestibles). Il est intéressant de noter qu'il s'est avéré que l'utilisation comme appât de boyaux de paua à la place des pilchards diminuait les captures accidentelles. Le coût en mal-être de cette méthode est réduit si l'appât provient de déchets plutôt que d'animaux tués à cet effet.

Des modifications effectuées sur les pièges ont permis à ceux-ci d'être remontés à l'intérieur d'un sac, avec le piège entouré d'un réservoir d'eau. Les poissons attrapés de cette manière étaient immergés dans l'eau de façon constante durant la capture et le déchargement, et mis à mort par spiking (une méthode de mise à mort apte à limiter la souffrance, si effectuée correctement) dans les 2 minutes et demi à 5 minutes qui suivent le déchargement. Toutefois, ces poissons souffraient quand même d'une fatigue plus grande (ainsi que l'indiquent le pH, le lactate ainsi que les niveaux d'ATP dans le muscle blanc [6]) que dans un groupe contrôle de poissons captifs tués selon une méthode peu stressante impliquant manipulation et anesthésie par AQUI-S [7].

Impact sur l'environnement

Des groupes écologistes considèrent que les taux de captures accidentelles sont peu élevés comparé à d'autres méthodes de pêche, par exemple WWF Canada (WWF-Canada, 2008).
Des mammifères marins peuvent se prendre dans les lignes reliant les pièges aux balises flottantes. Les pièges peuvent endommager les fonds marins lorsque marées et vagues océaniques viennent heurter le matériel. Le hissage d'une série de pièges peut aussi traîner les cages sur le fond de l'eau et abîmer celui-ci (Monterey Bay Aquarium, 2008). […]

9. Le harponnage

Un harpon est une flèche à pointe munie de barbelures lancée sur un poisson. Cette méthode de pêche est utilisée pour attraper des espèces de grande taille telles que l'espadon. Après avoir harponné le poisson, on le laisse nager jusqu'à l'épuisement. Une fois épuisé, il est placé dans une sangle et hissé à bord (Gregory, 1998).

Impact sur les poissons pêchés

Le harponnage provoque peur et souffrance chez les poissons. Les poissons s'épuisent en tentant de s'échapper.

Impact sur l'environnement

Comme la chasse à la baleine, le harponnage des poissons soulève de sérieuses préoccupations en matière de bien-être, mais on considère qu'il entraîne des taux de captures accidentelles relativement bas, du fait que les poissons sont identifiés avant lancement du harpon.

10. Utilisation de poissons comme appâts vivants pour la capture de poissons

Des poissons vivants sont parfois utilisés comme appâts dans toutes les méthodes de pêche à la ligne, fréquemment dans pêche à la palangre et presque toujours dans la pêche à la canne longue. Il est probable que cela provoque des souffrances considérables qui viennent s'ajouter à celles causées aux poissons pêchés pour être mangés.

Ces poissons appâts auront subi la peur et la douleur provoquées par la capture et le confinement, parfois durant des jours ou des semaines avant d'être empalés sur des hameçons ou bien jetés vivants au milieu de bancs de thons. Les taux de décès des poissons appâts gardés dans des aquariums pour la pêche à la ligne peuvent être élevés avant même le début de l'appâtage. Des chocs fatals ainsi que des blessures peuvent être causés par le fait de les manipuler ou bien résulter de la promiscuité avec les autres poissons (Hester, 1974).

Il est probable que les poissons sont effrayés lorsqu'ils sont ensuite relâchés dans la mer, un environnement peu familier à ceux initialement capturés dans des eaux peu profondes ou des récifs, dans la pratique de « l'appâtage » (cf. section 6). Gregory (1998) explique :

Typiquement, l'appât vivant reste immobile durant plusieurs secondes à l'arrivée dans l'eau, avant d'aller se réfugier sous la coque du bateau comme pour se protéger. Suite à la première prise, le navire est déplacé vers l'avant pour faire sortir les appâts vivants de sous la coque et une seconde prise s'ensuit.

Les poissons vivants qui sont empalés sur des hameçons pour servir d'appâts comme cela se pratique régulièrement dans la pêche à la palangre subiront douleur et détresse consécutives aux lésions tissulaires. Ils souffriront probablement de la peur de se retrouver immobilisés et d'être ainsi incapables d'échapper à un prédateur.

Le groupe de protection animale Animal Concern a décrit l'utilisation de poissons appâts vivants dans la pêche de loisir (Robins, 2006) :

Ce qui n'est pas naturel c'est d'accrocher des triples hameçons reliés à des fils métalliques à la lèvre et sur le dos de gardons vivants ou de petites truites et de les jeter dans l'eau pour attirer des brochets. N'importe quel pêcheur ayant déjà utilisé cette méthode de pêche, comme moi quand j'étais enfant, sait que la première indication que le poisson a mordu c'est quand le flotteur est entraîné à grande vitesse par le poisson-appât terrifié lorsqu'il est pris en chasse par un brochet. S'il n'est pas attrapé, le poisson-appât finira par mourir et sera remplacé par un autre.

Il serait clairement possible de réduire considérablement les souffrances causées pendant la capture en évitant le recours aux appâts vivants, en utilisant de préférence des appâts artificiels ou des restes de poissons à la place. La pratique consistant à nourrir des animaux avec d'autres animaux vivants (comme par exemple dans les zoos) n'est généralement pas considérée comme acceptable. […]

11. Conditionnement des poissons vivants au déchargement

Après leur déchargement, la plupart des poissons sont laissés suffoquant à l'air libre. Nombre d'entre eux sont éviscérés vivants (sans étourdissement préalable). Selon une étude néerlandaise (V.d. Vis et Kestin, 1996), l'observation des pratiques de pêche en mer a révélé que de nombreux poissons étaient vivants et conscients lors du déchargement sur le pont depuis un chalutier. Ceci a été démontré par le fait que les poissons suivants étaient capables de nager de manière coordonnée si on les remettait à l'eau pour les besoins de l'expérience :
100% des turbots et des roussettes,
96% des morues,
91% des merlans,
87% des harengs,
86% des barbues,
73% des limandes,
55% des soles,
40% des carrelets,
26% des grondins gris.

Il est extrêmement pénible pour les poissons d'être sortis de l'eau (Robb et Kestin, 2002). Dans la plupart des cas, ils tentent vigoureusement de s'échapper et une réaction de stress aigu est déclenchée. La plupart des poissons sauvages capturés vivants dans la pêche commerciale meurent soit par suffocation à l'air libre soit d'une combinaison de suffocation et d'éviscération (c'est-à-dire étripés, vidés de leurs entrailles) sans étourdissement préalable. Les méthodes d'éviscération varient d'une espèce à l'autre (Robb et Kestin, 2002). Le gibbing est une méthode d'éviscération utilisée sur les harengs dans laquelle les branchies, les boyaux et l'estomac sont retirés d'un poisson par insertion d'un couteau au niveau des branchies. Il ne serait pas inapproprié de parler ici de vivisection (dissection d'un animal vivant, au sens littéral).

La durée de l'agonie varie selon les espèces, le traitement, mais aussi la température. Dans l'étude hollandaise mentionnée ci-dessus (V.d. Vis et Kestin, 1996), le temps écoulé jusqu'au moment où les poissons deviennent insensibles a été mesuré pour des poissons soumis à éviscération et à asphyxie sans éviscération. Ceci a été effectué pour plusieurs espèces de poissons (harengs, morues, merlans, soles, limandes et carrelets). On a trouvé qu'il s'écoulait un laps de temps considérable avant que les poissons perdent toute sensibilité :
- éviscération à vif (gibbing dans le cas des harengs) : 25 à 65 minutes,
- asphyxie sans éviscération : 55 à 250 minutes.

Certaines espèces adaptées pour passer un certain temps hors de l'eau, telles que les anguilles, peuvent rester en vie très longtemps après avoir été sorties de l'eau. Des sources non confirmées évoquent des poissons plats survivant hors de l'eau dix heures après leur déchargement (Gellatley, 2008) :

Pour en apprendre plus sur la pêche, je suis un jour monté sur un chalutier… Le pire de tout fut ce qui arriva à un gros poisson plat à taches orange – un carrelet. On l'avait jeté dans une poubelle avec d'autres poissons plats et quatre heures plus tard je l'entendis littéralement crever. Je l'ai signalé à l'un des matelots de pont qui, sans même y penser, lui asséna des coups. C'était, pensai-je, toujours mieux que de suffoquer et je présumais que cela l'avait tué. Six heures plus tard, je remarquais que sa bouche ainsi que ses branchies continuaient de s'ouvrir et se refermer comme il cherchait désespérément de l'oxygène. Sa souffrance avait duré dix heures.

Parfois les poissons sont placés sur de la glace alors qu'ils suffoquent, ou bien dans de l'eau glacée, ce qui conduit probablement à un refroidissement rapide. Lorsque les poissons sont placés dans de l'eau très froide, ils subissent rapidement une paralysie musculaire qui les rend incapables de manifester un comportement de stress. Ceci rend compliquée l'évaluation de l'impact sur le bien-être, de nombreux indicateurs de mesure du stress étant liés au comportement ou à l'expression du stress. On croit parfois que les animaux à sang froid deviennent moins sensibles lorsqu'ils se refroidissent en raison d'un métabolisme nerveux ralenti. Il a été démontré que le processus de réfrigération est stressant pour les poissons (Skjervold et al., 2001) et peut provoquer un violent comportement de fuite (HSA, 2005, cité dans Stevenson, 2007). Par conséquent, refroidir rapidement les poissons vivants est cruel et il semble probable que mettre des poissons capturés sur de la glace, alors qu'ils suffoquent, accroît l'intensité de leur détresse.

Cette pratique pourrait aussi prolonger leur agonie. Il est fréquent pour les espèces provenant d'élevages d'être tuées par asphyxie dans un coulis de glace (Lines et al., 2003) et l'impact sur le bien-être a fait l'objet d'études. Selon un rapport de Robb et Kestin (2002) :

La perte des fonctions cérébrales prend plus de temps chez les poissons d'eau tempérée lorsqu'ils sont tués dans la glace plutôt que par asphyxie. Par exemple pour des truites arc-en-ciel tuées dans un coulis de glace la perte des fonctions cérébrales a pris 9,6 minutes contre 3 minutes dans l'air à 14°C.

Ce problème n'est pas simple et les auteurs de ce rapport soulignent qu'il est possible qu'un choc thermique ait lui aussi un effet. Ils citent une étude dans laquelle des daurades, avec une température corporelle de 22°C ont été tuées dans un coulis de glace. Il ne leur a pas fallu plus longtemps pour mourir que les daurades tuées à l'air libre. Il est apparu que dans ce cas l'effet ralentisseur du froid sur la perte de sensibilité était compensé par l'effet accélérateur du choc thermique.

Certains poissons sauvages sont tués selon des méthodes qui limitent leur souffrance (c'est-à-dire l'étourdissement et le spiking […]) mais celles-ci sont des exceptions (V.d. Vis et Kestin, 1996).


Références

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Mis en ligne le 3 novembre 2011

[1] A la différence du reste du texte, qui provient de la version longue du rapport publié par fishcount.org.uk, cette introduction est empruntée à la version abrégée [NDLR].

[2] Les références apparaissent dans le texte sous forme abrégée (nom de l'auteur et date). Elles sont présentées sous forme extensive dans la bibliographie figurant à la fin de l'article [NDLR].

[3] Une salabarde est une sorte d'épuisette de grande taille, manœuvrée manuellement ou mécaniquement. A bord des senneurs, elle sert à transférer la capture du filet au bateau. [NdT]

[4] Avec la méthode du spiking (également appelé iké-jimé), le poisson est tué par insertion d'un poinçon dans le cerveau. Si l'opération est effectuée correctement, la perte de conscience peut être immédiate.

[5] Sardinops neopilchardus.

[6] Lorsque des poissons téléostéens sont soumis à un stress intense et poussés au bout de leurs limites physiques, ils font un usage extensif de leur système musculaire « blanc » (Medway, 1980).

[7] AQUI-S est le nom d'un produit anesthésiant utilisé pour les animaux aquatiques [NdT].

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