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Cahiers antispécistes n°04 - juillet 1992

Éditorial

Nous pensions sortir ce numéro des CAL avec une pagination réduite, en raison du travail que nous donne la publication prochaine en français de Animal Liberation de Peter Singer - que nous espérons voir publier début 1992. Mais en fin de compte, ce numéro est presque aussi gros que les précédents. Il n'y a néanmoins que peu de traductions ; en effet, ce sont elles qui nous prennent le plus de temps (les bonnes volontés sont toujours bienvenues !)

On trouvera en page 5 le texte de la conférence donnée l'an dernier à Paris par Peter Singer, sur l'éthique appliquée et la bioéthique, qui sont sa spécialité. Même si le sujet central de ce texte n'est pas la libération animale, et même si certains lecteurs seront sans doute en désaccord avec le point de vue qui y est exposé, j'ai trouvé intéressante en particulier la mise en perspective qu'il fait de la notion de « valeur sacrée de la vie humaine ». Il me semble en effet que cette notion, par son caractère absolu, tend à interdire l'extension de la considération morale au-delà des limites de notre espèce. J'apprécie aussi la clarté de Singer, clarté qui ne caractérise pas toujours les philosophes français qui semblent parfois même trouver méprisable de pouvoir être compris du commun des mortels.

Par contre, de la conférence que Singer a donnée à Milan le 6 juillet dernier à l'invitation d'Etica & Animali, je ne vous dirai pas grand chose, bien que j'aie fait le voyage pour la voir ; car arrivé sur place, je suis tombé malade. J'avais mal au ventre. Je m'en excuse auprès de nos lecteurs !

J'ai toutefois rapporté de Milan un article de Paola Cavalieri (p. 17), dont la récente publication par La Stampa témoigne de la diffusion croissante des idées de la libération animale en Italie. Dans cet article, il est question du contraste entre la valeur pratiquement nulle qu'on attribue à la vie des animaux non humains, tel ce babouin considéré comme source d'organes pour transplantations, et la valeur sacrée qu'on accorde à la personne humaine, comme dans la récente décision de la justice italienne interdisant le prélèvement d'organes sur un enfant humain né sans cerveau, donc sans aucune conscience.

Les anarchistes en principe sont des gens progressistes ; pourtant, ils n'ont pas toujours été tous à la pointe, ni de l'antiracisme, ni de l'antisexisme, surtout en des époques où il fallait plus de courage et/ou d'indépendance d'esprit qu'aujourd'hui pour se réclamer de ces idées. Et selon ma propre expérience, les anarchistes d'aujourd'hui ne sont pas tous, loin de là, malheureusement, à la pointe du progrès non plus en ce qui concerne l'antispécisme ; les évènements que commente J.-F. L. (p. 13) en témoignent aussi.

Ces évènements correspondent néanmoins à des contradictions au sein de ce mouvement, puisqu'en mai dernier, nous avions été invités par la Fédération Anarchiste à tenir un stand lors d'une journée libertaire qu'elle organisait à Lyon.

En mai dernier, la libération animale est aussi allée à la télévision. J'en dis quelques mots page 24. Suite à cela, nous avons reçu une lettre d'Anna Joliet, sous forme de cassette enregistrée. Nous avons trouvé intéressant d'en publier le texte (p. 27), en raison en particulier de la variété des sujets qu'elle évoque et de la franchise avec laquelle elle les aborde ; et aussi, en raison des désaccords qu'elle exprime avec notre point de vue.

Nous avons apprécié la courte histoire d'Andrew Jones que nous avons trouvée dans The Vegan et que nous traduisons page 22. Nous connaissons tous beaucoup de gens qui, très sincèrement, aiment les animaux - mais pour qui « les animaux », ce sont seulement ceux qu'ils voient vivants, comme les chiens, ou les chats ; et à qui il ne vient pas à l'esprit que ce qu'il y a dans leur assiette, ou dans l'assiette des animaux qu'ils aiment, c'est aussi des animaux.

En mai dernier, nous avons aussi rencontré la Commission Animaux du parti des Verts. Nous n'avons malheureusement pas le temps d'en dire plus pour le moment ; ce sera pour un prochain numéro.

Nous avons aussi reçu trop tard les informations sur la constitution en Belgique de GAIA, nouvelle organisation antispéciste, pour en parler plus longuement que nous ne le faisons page 39. Nous ne pouvons donc que souhaiter bonne chance à ce groupe très actif.

Avec ce numéro 4, pour la première fois, un certain nombre d'abonnements arrivent à terme. Si c'est le cas pour vous, cela est indiqué par une étiquette sur votre enveloppe ; nous espérons bien sûr que vous vous réabonnerez.

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